Avez-vous déjà envisagé de tout quitter pour vivre à l’étranger, mais vous vous êtes demandé comment vous adapteriez à une nouvelle culture, un nouveau climat ou même une nouvelle cuisine ? Dans cet épisode de « 10 minutes, le podcast des français dans le monde » réalisé en partenariat avec le réseau des experts « Expat Pro », Gauthier Seys s’entretient avec Sarah Jaunasse, une expatriée française vivant dans le Wyoming aux États-Unis. Ensemble, ils explorent les défis et les joies de vivre dans une région peu peuplée et souvent méconnue des États-Unis, tout en partageant des conseils précieux pour ceux qui envisagent une telle aventure.
Sarah Jaunasse n’est pas étrangère à la vie à l’étranger. Originaire de Nantes, elle a passé une grande partie de sa vie adulte en Espagne, où elle a travaillé comme fille au pair avant de s’installer à Madrid pendant 15 ans. Elle a ensuite déménagé en Belgique avec son mari et ses enfants, avant de revenir en France pour une série de déménagements à travers le pays. Aujourd’hui, elle et sa famille se sont installées dans le Wyoming, où ils profitent des grands espaces et des paysages naturels spectaculaires. Son parcours est un témoignage de la flexibilité et de l’ouverture d’esprit nécessaires pour s’adapter à des environnements culturels variés.
Dans cet épisode, Sarah partage également son expertise professionnelle en tant que consultante en bilan de compétences, un service qu’elle propose via sa société Libellule RH. Elle explique comment un bilan de compétences peut être un outil précieux pour les expatriés, en particulier ceux qui suivent leur conjoint à l’étranger. Ce processus aide à clarifier ses aspirations professionnelles et à s’assurer que son parcours professionnel est en adéquation avec les réalités du marché local. À travers son partenariat avec Expat Pro, Sarah souligne l’importance de se préparer aux transitions de vie et de savoir négocier les changements pour réussir son expatriation.
Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des français dans le monde, pour aider tous ceux qui se préparent, qui vivent ou qui rentrent de mobilité internationale. Je suis Gauthier Seyss et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Sarah Jonas. On part à l’ouest des USA, dans le Wyoming. 10 minutes, le podcast des français dans le monde. francaisdanslemonde.fr Et ce sera ma première fois près du parc de Yellowstone, que je vais découvrir cette partie des Etats-Unis avec mon invité dans le cadre du partenariat avec Expat Pro.
Bonjour et bienvenue Sarah. Bonjour, bonjour Gautier. Alors, contente de faire ta connaissance, contente de découvrir le Wyoming. On ne va pas se cacher, ce n’est pas l’endroit des U.S.A. qu’on connaît le mieux.
Ce n’est pas l’endroit le plus habité non plus. Non, effectivement. C’est quoi ton décor ? Alors tu disais, l’hiver est rude, vous y êtes depuis une petite année. Tu as découvert que l’hiver était froid, mais avec un beau ciel bleu.
On était préparés mentalement, en fait, à venir ici, donc c’était peut-être moins rude que ce qu’on nous avait dit. Et effectivement, c’est pas très peuplé, mais finalement, la vie est agréable. La vie est agréable. Les loisirs, la nourriture, tout ça, tu as trouvé tes repères au bout de quelques mois ? Alors oui, au niveau de la nourriture, c’est un peu plus compliqué parce qu’il n’y a pas autant de choix qu’on pourrait le souhaiter.
Peut-être pas autant de choix que dans d’autres parties des États-Unis. Donc voilà, on trouve des façons de cuisiner différemment. Il faut savoir s’adopter. Un mot sur ton parcours, parce que avant d’arriver aux USA, on peut dire que tu as pas mal voyagé, même que tu m’as dit que tu en avais ras le bol des déménagements. Oui, franchement, en fait, dans les cinq dernières années, j’ai déménagé un, deux, trois fois, trois ou quatre fois.
Ça fait un peu beaucoup. Mais là, on s’est posé, on a acheté une maison et on veut au moins y vivre cinq ans. Et vous avez la carte verte et vous êtes regroupé avec les trois enfants et ton mari. Donc ça, c’est plutôt les bonnes nouvelles. Exactement.
Alors l’histoire commence pour toi à Nantes. C’est là que tu vas naître, faire tes études, faire ta licence de psychologie. Et puis, lors d’un été en Angleterre, t’as pas forcément eu envie de vivre en Angleterre. Par contre, tu as rencontré des Espagnols et tu t’es dit l’Espagne, c’est pour moi. Résultat, tu vas devenir fille au père en Espagne et tu vas t’installer à Madrid pour quelques temps, 15 ans quand même.
Oui, 15 ans, effectivement. Tu vas y rencontrer ton futur ex-conjoint qui est espagnol. Vous allez avoir votre première fille en 2004 à Madrid. C’est donc une première fille, puis il y aura un garçon, puis il y aura un troisième enfant qui est une fille aussi, qui sont tous nés français, nés à l’étranger. Exactement.
Et alors cette double culture aujourd’hui, il l’exploite comment ? T’es contente qu’il l’ait tous les trois ? Ah oui, je trouve que c’est vraiment une très belle opportunité pour les enfants. D’autant plus que finalement, on est quand même revenus en France ces dernières années, ce qui fait qu’ils ont connu leurs attaches en France, mais ils sont quand même fiers d’être nés à l’étranger. Au début, même mes deux derniers enfants qui sont nés en Belgique, pour eux, ils étaient belges.
Il faut expliquer que non, que ça ne se dénigrait pas comme ça, la nationalité belge. Donc non, c’est un chouette apport. Et puis, le fait aussi d’être revenu aussi plusieurs fois en Espagne, ils savent qu’il y a des attaches là. Je pense que ça leur a appris une flexibilité, une ouverture d’esprit qui n’aurait peut être pas eu autrement. Et apprendre aussi à savoir monter dans un avion parce que ta plus grande, par exemple, retourne voir son père en Espagne régulièrement.
Vous vous arrêtez jamais très, très loin d’un aéroport pour pouvoir gérer la logistique. Exactement. Et ça, ça faisait toujours partie de nos critères de sélection des logements. Tu vas rencontrer ton futur mari qui est français, qui vit à Madrid et qui a une proposition de poste en Belgique. Résultat, tu te retrouves dans le sud de Bruxelles, en région flamande.
Exactement. Et là, il y a les deux enfants qui vont arriver par la suite. Pendant cinq ans, vous vivez en Belgique. Bon souvenir la Belgique. Très bon souvenir.
Franchement, on a adoré la Belgique. On a beaucoup aimé vraiment les Belges, les relations. Enfin, c’était vraiment, comme disent les néerlandais, c’est les latins du Nord. Effectivement, en fait, on n’a pas trop senti trop d’effasage entre l’Espagne finalement et la Belgique, je dirais un peu dans le quotidien, tout en ayant une culture différente et revenir pour nous au parler français. Alors vous allez ensuite vivre à Paris, alors ça c’est plus dur, t’as moins aimé cette période.
Puis il y a Grenoble, puis il y a Lille, Douai, Lyon, beaucoup de déménagements. Ton homme travaille dans le domaine de l’ingénierie des routes, ce qui fait qu’il bouge beaucoup. C’est facile finalement quand même de déplacer toute la famille à chaque fois, de se réinventer, changer les écoles, tout ça. Il n’y a pas un petit épuisement qui se met en place ? L’épuisement est arrivé ces dernières années, mais de mon côté j’étais toujours organisée.
Donc, en fait, là, c’était avoir les critères d’avoir les enfants, l’école, le logement, c’était tout voir en parallèle. Donc, en fait, on joue sur plusieurs tableaux et c’est comme si la grille de planification se met en place automatiquement. C’est comme on démarre la voiture et bon, c’est l’école. Il y avait les sports parce que moi, c’était tout ça. C’était intangible.
Il fallait absolument que toutes les activités qu’il faisait pour essayer de reproduire à chaque fois le même schéma. Et quand on déménageait, la première chose à mettre en place, c’était la chambre des enfants pour qu’ils retrouvent tout de suite leur repère. Et puis voilà, après ça roulait. Très bien. Il y a quelques temps, une proposition arrive pour ton conjoint aux USA.
C’est un endroit où vous avez toujours voulu partir. Résultat, vous vous y installez en juillet 2024. Le choix du Wyoming, du coup, c’est le boulot de monsieur ? Oui, c’est vraiment le boulot, parce que si ça avait pris trop de part, je pense qu’à la base, j’aurais préféré. En fait, mon mari nous a amenés en vacances en 2019 aux États-Unis et notamment, ils avaient une convention à Laramie.
histoire de me faire découvrir. Et à ce coup, je lui ai dit non, non, mais j’en ai de la vie, on n’y verra jamais là-bas, compte sur moi, parce qu’il savait qu’il avait déjà des propositions et que c’était possible. Et puis finalement, au fil des nuits, en y réfléchissant, je me suis rendu compte que les grands espaces, la nature, pourquoi pas ? Résultat, vous en profitez de ces grands espaces, vous allez les visiter le week-end ? Oui, mais en fait, où on est, on peut se balader déjà dans la ville, on a les antelopes à côté.
Par exemple, dans notre jardin, à côté, il y a des biches qui viennent. Donc, il y a un contact là qui est absolument incroyable quand même. Et puis, à dix minutes en voiture, on a plein de balades à faire. Donc, c’est franchement chouette. À ce niveau-là, c’est vraiment bien.
Alors on va laisser votre vie de promenade dans le monde et on va parler boulot maintenant. Dans le cadre du partenariat avec Expat Pro, tu proposes des bilans de compétences au sein de la société que tu as créée qui s’appelle Libellule RH. Le bilan de compétences, la transition de vie. Pour nos auditeurs qui sont un peu aux quatre coins du monde, il faut savoir négocier le virage. Commencer à négocier.
Quand il va y avoir un grand changement dans sa vie, il faut s’y préparer. Ce qui est intéressant du bilan de compétences comme dans les transitions de vie, c’est que parfois, je pense qu’on peut avoir différents cas de figure, saisir, moi j’ai envie d’un changement de vie. professionnelle, j’en ai ras-le-bol de mon boulot, donc qu’est-ce que je peux faire ? Mais surtout aussi quand on suit notre conjoint ou notre conjointe, on peut se demander qu’est-ce qui se passe avec moi ? Est-ce que mon boulot est adapté à la réalité du pays ou même de la ville dans laquelle je vis ?
Ce n’est pas toujours évident. Et donc le bilan de compétence dans ce cadre-là va permettre de, déjà, outre le fait de mieux nous connaître, mais de revoir finalement nos appétences professionnelles. Et en fonction de notre moment de vie, vraiment, qu’est-ce qui va nous correspondre ? Et à la réalité du marché, en fait. Alors, comment tu fonctionnes ?
En one-to-one ou par groupe ? Oui, principalement le one-to-one, bien que dans ma tête, je sais que ça se fait de le faire aussi en collectif. J’avais envisagé éventuellement de faire certaines sessions en collectif, mais le one-to-one, je pense que c’est important pour centrer sur la personne et vraiment pouvoir… parce qu’en fait, il y a quand même une connexion qui se fait. C’est pour ça que ce n’est pas anodin de choisir aussi son propre coach ou consultant en bilan de compétences, c’est qu’il puisse avoir une connexion parce qu’on va quand même rentrer à se faire connaître, en fait, et rentrer sur une dimension personnelle. Il faut qu’on ait envie de se dévoiler quelque part.
Et ce n’est pas tout le monde évident. Les personnes qui viennent te voir vivent une transition, parfois une expatriation. C’est quoi la principale inquiétude d’une personne qui va vivre la mobilité ? Qui va vivre la mobilité ? Je ne m’étais pas posé la question, je suis désolée.
C’est la colle. L’inquiétude, c’est surtout peut-être de pouvoir bien s’adapter, que tout se passe bien et de savoir, est-ce que déjà ce pays ou cette vie va me correspondre ? Est-ce que je vais m’y plaire ? Mine de rien, pour beaucoup d’expats, je pense qu’il y a ça aussi qui rentre en jeu. Pour beaucoup, ça dépend, mais c’est la dimension familiale aussi, la famille qu’on laisse dans le pays d’origine.
Est-ce que ça, je vais bien le vivre ? En fait, je pense que quand on bouge dans la mobilité, il y a tout ça qui rentre en jeu. Et une fois qu’on se retrouve dans notre nouvel environnement, dans les premiers mois, on ne s’en rend pas compte parce qu’on est dans l’effervescence de la découverte. et puis de s’installer. Mais une fois qu’on se retrouve seul face à ça, et surtout qu’on a, par exemple, si on a des enfants qui retournent à l’école et tout, le mari qui travaille ou la femme qui travaille, on se retrouve seul et puis on se dit, mais et moi là-dedans, où est-ce que j’en suis ?
Et pour le coup de ta propre expérience, sert aux autres aujourd’hui. Exactement, parce qu’en fait, j’ai vécu aussi les différentes dimensions. C’est qu’en fait, à Madrid, j’y suis allée mon propre chef, j’étais jeune, j’ai commencé à bosser. Donc, on dirait qu’il y a peut-être une sorte de solitude qu’on peut avoir parce qu’on se retrouve face à soi-même. Mais ce n’était pas la même que quand j’ai suivi mon mari en Belgique, où là, finalement, j’ai laissé mon boulot.
pour le suivre. Et ce n’est pas facile, quand on a laissé son boulot, de se retrouver économiquement plus financièrement dépendante de l’autre personne. Même si à la maison, on est occupé, on a plein de choses à faire, ce n’est pas du tout pareil. Alors en tout cas, je vous invite à découvrir le site libellule-rh.com pour en savoir plus ou de passer par la plateforme Expat Pro pour échanger avec Sarah. Je suppose que la première connexion, c’est un échange, un dialogue que tu avais avec la personne pour la mettre un peu en confiance.
Oui, c’est quand même mieux. Oui, c’est quand même mieux. Bon, ça peut être au téléphone, en visio. J’avoue que je préfère en visio parce que je pense que le fait de se voir aussi, c’est quand même plus sympa. Mais voilà, les personnes préfèrent en téléphone.
Merci beaucoup pour cette présentation. Là c’est USA quelques années maintenant, il n’y a pas de déménagement. Non, pendant un bon temps, c’est fini. J’ai quand même cette petite question, mais si un jour tu devais rentrer, tu rentres où alors ? Parce que tu es de où toi maintenant ?
Eh bien justement, c’est pour ça qu’on a pas mal voyagé en France, parce que c’est la bonne question. Je serai sans doute en France, mais tu ne sais pas où encore ? Pas encore. Au plaisir de te retrouver et à bientôt sur la radio des Français dans le Monde. Merci Gauthier.
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